Question Parlementaire
Le redéploiement des centres-villes
Question orale de Bruno LEFEBVRE
Ministre François Desquesnes
Infrastructures
Commission du 25/02/2025
Monsieur le Ministre, historiquement, on a sans doute eu le tort de confondre dynamique des centres-villes et politique de soutien aux commerces. Jean-Luc Calonger, président de l’Association de Management de Centre-ville, vient de livrer un plaidoyer visant à sortir de ce paradigme. Pour lui, il est illusoire de penser que l’ensemble des cellules commerciales vides seront remplacées par de nouveaux commerces. Les pratiques des consommateurs et des magasins ont changé. Aujourd’hui, il faut repenser la mixité de fonctions des centres, logements, services, culture et commerces.
Comment, en tant que ministre de la Ville, entendez-vous vous emparer de ce sujet ? Historiquement, nos centres-villes sont composés d’immeubles assez anciens, avec un commerce au rez-de-chaussée et une cellule de logement, voire plusieurs aux étages. La résilience des centres-villes ne peut passer que par des investissements massifs dans le bâti, la mobilité et la diversification de fonctions. Cette réalité n’est pas propre à la Wallonie, évidemment : l’ensemble des régions de l’Europe de l’Ouest y sont confrontées. La France a développé des politiques de soutien à la rénovation du bâti et à la dynamisation des centres-villes. N’y a-t-il pas là des exemples dont il faut s’inspirer ? Bordeaux, Lyon ou Rennes sont des villes en transition et elles parviennent à attirer dans leur centre des populations plus jeunes qui s’installent après leurs études. En tant que ministre de la Ville, des Pouvoirs locaux, de la Mobilité et de l’Aménagement du territoire, vous disposez de la plupart des leviers pour repenser avec les villes la dynamisation des centres urbains. Entendez-vous vous saisir de ce dossier et, le cas échéant, quelles seront les lignes de force de votre action politique ?
Monsieur le Ministre, je suis un peu déçu. J’ai un peu le sentiment que le Gouvernement wallon manque d’ambition en matière de développement commercial dans nos centres-villes. En disant cela, je ne vous attaque pas en particulier. Il y a, dans bon nombre de villes françaises, des Régions qui travaillent avec les municipalités pour soit racheter les bâtiments, soit investir avec eux. Vous avez l’air de mettre tout le poids sur les communes, qui sont aujourd’hui étranglées et manquent de moyens. On peut faire mieux et on peut avancer. Il serait peut-être également intéressant de développer davantage les pouvoirs du collège et du bourgmestre pour empêcher des développements périphériques de centres commerciaux. Aujourd’hui, cela reste encore une faille dans le modèle existant. Nous pouvons continuer à avancer et trouver des solutions un peu plus développées pour soutenir nos petits commerces dans les centres-villes et empêcher d’autres de se développer en périphérie.
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